TLDR ; La CFDT appelle à voter contre l’extrême-droite mais pas pour le NFP, contrairement à la CGT.

Cela dit, vu l’emprunt à l’extrême-droite du terme immigrationniste récemment utilisé par Macron, on est en droit de se demander si ce n’est pas un appel déguisé à voter NFP.

  • Որբունի@jlai.lu
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    5 months ago

    La culture syndicale française me dépasse.

    Pourquoi il y a si peu de monde syndiqué ? Comment ça a été accepté d’avoir des syndicats très anciens, représentatifs depuis plus d’un siècle, indépendants et bien gérés, obligés de se rattacher à des fédérations nationales, et donc d’être soumis à cette catégorisation ? Et en conséquence de ces deux états de fait, comment les gens acceptent qu’on parle pour eux quand ça représente une infime partie des travailleurs quand il y a des invitations au dialogue avec le gouvernement ?

    Être salarié non syndiqué, je comprends pas la logique, alors que je dois être le plus libéral sur le Lemmy francophone 🥲

    (Je précise que je réagis comme ça parce que j’ai toujours l’impression qu’ils parlent plus pour s’écouter parler, faire plaisir aux journalistes et/ou aux syndicalistes à temps plein, plus que pour représenter la base…)

    • Klaq@jlai.luOP
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      5 months ago

      C’est compliqué. Globalement il y a eu une forme de professionnalisation historique du rôle des syndicats avec une désaffiliation de la base à une époque où ils sont devenus des partenaires inévitables du gouvernement, ce qu’ont appelle pour partie des corps intermédiaires.

      En plus de ça, il y a une tradition historique forte en France sur la conflictualité, habitude de manifester sans avoir forcément nécessité d’être encarté à un syndicat, la mobilisation contre les retraites l’année dernière est le dernier exemple.

      Pour ce qui est d’être salarié non syndiqué, en France les accords négociés par les syndicats concernent tout le monde, la plupart des personnes n’ont même pas conscience de la dimension de passager clandestin sur les résultats des négociations type CSE, CSST. Souvent ils ne perçoivent que la dimension folklorique (drapeau, manif, discours, merguez).

      • Որբունի@jlai.lu
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        5 months ago

        C’est quand même paradoxal que cette portée des négociations syndicales qui permet à tous d’en bénéficier affaiblisse les syndicats en en faisant l’organe des quelques passionnés ou dévoués qui s’y consacrent, et le reste « Oula non c’est controversé j’y vais pas ». Je comprends mieux pourquoi d’autres pays ont des syndicats obligatoires ou presque dans certaines entreprises ou dans des branches entières…

      • Որբունի@jlai.lu
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        5 months ago

        J’espère. Actuellement les syndicats sont assez faibles pour que ça soit décourageant, mais ça ne va pas changer sans que les gens s’y impliquent un minimum…

    • FLeX@lemmy.world
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      5 months ago

      Perso j’ai jamais eu de syndicat dans les entreprises ou j’ai taffé. Et vu les sales reflexes de la direction mettre au placard et autres techniques de harcèlement tout ce qui va pas dans leur sens, ça me tenterait pas du tout.

      • Որբունի@jlai.lu
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        5 months ago

        Ça m’a fait démissionner d’avoir un N+2 qui commet des délits aggravés en piquant des crises de colère en cas d’accident de travail, et abject à la moindre contrariété (alors que la productivité, donc ses indicateurs, étaient excellents).

        Choisir un métier encore plus en pénurie à la place, ça m’a permis d’avoir une relative tranquillité. Les concurrents seraient ravis de ne pas avoir à payer une formation pour un nouveau conducteur de trains si mon entreprise me licenciait pour des raisons d’égo de manager blessé ou autre idiotie…

      • Klaq@jlai.luOP
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        5 months ago

        Dans n’importe quelle entreprise être syndiqué fait flipper le patron, parce qu’il sait que tu peux avoir de l’assistance juridique, accès à la convention collective, bénéficier de conseils dans l’exercice de tes droits. Ça met une pression directe sur l’employeur qui n’est pas réglo.

        Le lien de subordination se retrouve explicité, il n’est pas un gentil offreur d’emploi, mais quelqu’un qui est dans une relation contractuelle et qui a des devoirs de respecter des normes. C’est pour ça que c’est la base quand t’es un prolo de pas rester tout seul.

    • shagshag@jlai.lu
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      5 months ago

      Dans mon ancien boulot j’étais le seul syndiqué sur les 80 employés. Pourtant il y avait des irrégularités dans la boîte et tout le monde en discutait. Mais non.

      A l’élection du cse, la direction a fait tout ce qu’elle a pu pour que ça ne se fasse pas. Dire que ca n’aurait pas d’avantage, créer des rumeurs comme quoi un cse rendent les congés très compliqués, les évolutions impossibles, rendre les affichages obligatoires quasiment invisibles. Mince, le panneau d’affichage est plein alors on va mettre ça dans un classeur à côté derrière un poteau, même moi qui était motivé pour voir les infos j’ai mis du temps pour les trouver. Mon syndicat a rencontré le patron, il s’est engagé à fournir des informations, ce qu’il n’a pas fait c’est moi qui a fait l’intermédiaire officieux.

      Finalement les personnes misent en avant par le patron ont été élues, pas de remontée des problèmes, aucun compte rendu de leurs parts, faut leurs demander au compte goutte, ou aller au tableau d’affichage pour voir ceux des réunions d’il y a plus de 2 mois.

      Mais même après ça j’étais le seul syndiqué. Va comprendre.

  • Biotron1@lemmy.world
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    5 months ago

    Le TLDR est un peu vague. Comment en viens-tu à penser qu’elle appelle à demi mot à voter NFP? Comment elle emploie immigrationnisme? De manière ironique ? @Syl: merci, j’ai l’image de Macron en Cheerleader, je ne vais pas pouvoir dormir. Édit: je n’ai pas accès à l’article

    • Klaq@jlai.luOP
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      5 months ago

      C’est à moitié ironique, mais dans la mesure où la CFDT a été de quasiment toutes les manifs contre le démantèlement de la protection sociale via des intersyndicales, on peut le lire pour partie comme ça. Bien sûr ils ne seront jamais explicites car ce n’est pas leur ADN.

      Le journaliste la tance même sur le sujet, je surligne :

      Vous n’envisagez toujours pas d’aller au-delà d’un appel à voter contre le RN en soutenant explicitement le Nouveau Front populaire ? Vous disiez mardi 18 juin à Albi qu’il fallait un «vote de progrès»…

      J’ai dit ça parce que je ne veux pas désespérer tout le monde en expliquant qu’il faut voter contre, contre, contre. Je crois à l’intelligence de la liberté de réflexion et de choix. C’est aussi la démarche de la coalition dans laquelle la CFDT est investie. C’est en liberté que les travailleurs doivent pouvoir voter pour un choix de progrès, donc de formations politiques qui ont des choses à dire sur le travail et la solidarité. Mais moi, je ne vais pas leur dire de voter pour untel, sachant qu’il y a 577 élections. Notre position, c’est : pas de consigne de vote au premier tour, si ce n’est de faire barrage au RN. Et la CFDT sera très claire au deuxième tour sur un appel à voter pour tous les candidats qui seront face au Rassemblement national.